transit de Mercure

04-05-2016 à 11:55:22
Mercure transite devant le Soleil

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 02.05.2016 à 16h52 | Par Vahé Ter Minassian
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La dernière image de la surface de Mercure transmise par Messenger avant que la sonde ne s'y écrase, le 30 avril.

C’est un événement exceptionnel. Un phénomène qui, quoique survenant treize ou quatorze fois par siècle, peut être rarement observé en Europe à la belle saison. Le 9 mai, Mercure passera devant le Soleil. En France, le spectacle pourra être suivi dans sa totalité, accordant plus de sept heures aux ­curieux et aux amateurs pour le découvrir et l’admirer depuis l’un des nombreux sites ouverts ce jour-là (en prenant les mêmes précautions que pour observer une éclipse de Soleil).

De 13?h?12 à 20?h?40, ceux qui seront équipes d’un «?solarscope?» – un appareil en carton ou en bois doté d’un système optique permettant de projeter une image du Soleil sur un écran – verront ainsi un minuscule point apparaître sur le bord du disque solaire puis se déplacer, en suivant une courbe, avant de disparaître. L’énigme de cette tache est facile à éclaircir. Mercure étant plus proche du Soleil que la Terre, il arrive, tout simplement, que la planète se positionne ­entre notre étoile et nous. Son ombre, ou sa pénombre, balaie alors une partie de la surface du globe.
Mystères

Mais comme une telle conjonction ne survient qu’épisodiquement – tous les 7, 13 et 33?ans durant le mois de novembre et tous les 13 et 33?ans au cours du mois de mai –, l’opportunité offerte de contempler Mercure par ce procédé est rare. En effet, explique Pascal Descamps, astronome de l’Observatoire de Paris, «?le dernier passage visible depuis le Vieux Continent remonte au 7 mai?2003. Et les prochains auront lieu le 11 novembre?2019 et le 7 mai?2049?!?»

Observés pour la première fois en 1631 par l’astronome français Pierre Gassendi (1592-1655) sur la base des prévisions de Johannes Kepler (1571-1630), les transits de Mercure ont longtemps été l’affaire exclusive des sociétés savantes. Calculs de l’orbite exacte de la planète, mesures précises de la durée du phénomène en vue de tenter d’établir la parallaxe solaire (et donc la distance Terre-Soleil) et recherches d’explication à la fameuse anomalie de l’avance du périhélie de Mercure, dont le mystère ne sera définitivement percé qu’en 1915 par Albert Einstein, les ont occupés, jusqu’à la fin du XIXe siècle, à chacun de ces passages.

Mais les transits ne suffisent plus. En effet, malgré les deux sondes de la NASA – Mariner 10 (1973-1975) et Messenger (2004-2015) – qui l’ont visité, Mercure cache encore des mystères. Présence de glaces au fond de certains cratères, existence d’un champ magnétique de type terrestre, possible volcanisme et zones bleutées correspondant probablement à des dépôts, tout cela intrigue. C’est pourquoi, explique Alain Doressoundiram, de l’Observatoire de Paris, «?l’Europe et le Japon ont décidé de lui consacrer une ambitieuse mission spatiale?». Ce sera Bepi­Colombo, dont le lancement par l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence d’exploration spatiale japonaise (Jaxa) est prévu en avril 2018.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/05/02/mercure-transite-devant-le-soleil_4912281_1650684.html#gw5GcKLlds8XSpD7.99
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