2012.09.01 : festival lunaire à la Rampinsole

Hier soir, les perspectives d'observations étaient relativement minces en raison de la Lune quasi-pleine (98%, la PL c'était la nuit précédente). Elle nous a d'ailleurs offert un très beau lever rosé face aux derniers feux du couchant (je l'ai vue ici, à Mussidan, juste au moment de partir).



En début de soirée, ouverture de l'observatoire pour bénéficier du suivi équatorial, ce qui permet d'utiliser des grossissements bien plus forts que ce qu'on peut espérer sur un Dobson (avec un grossissement de l'ordre de 200x, le champ de mon oculaire Pentax de 7mm est traversé en 1mn1/2 environ, ce qui rend difficile une observation soutenue, et encore plus le "défilé" de plusieurs observateurs successifs, alors avec le 3.5 mm...).



Mais, en guise d'apéritif, Olivier nous a entraîné vers les objets du Dragon (cf l'article "au méridien" d'Astronomie Magazine de ce mois) avec le Dobson. En commençant par un astérisme curieux (Kemble 2) car il reproduit en miniature la figure familière de la constellation Cassiopée. Puis ce fut un festival d'étoiles doubles de la plus écartée (et très blanche) Nu, à la curieuse Omicron formée d'un belle jaunâtre bien séparée d'un compagnon orangé plus faible, pour finir avec la plus difficile Epsilon très serrée at avec une forte différence de luminosité des deux composantes (à noter : il semble bien que le magazine se soit "planté" dans ses illustration car la photo présentée comme celle d'Omicron ressemble beaucoup plus à Epsilon). Pour finir, petit tour par la nébuleuse planétaire NGC 6543, "vedette" du secteur, surnommée "l'Oeil de Chat". Comme toujours, j'ai eu beaucoup de mal à la retrouver (ça fait partie de mes objets "maudits") et le ciel laiteux fourni par la Lune n'a rien arrangé...



Enfin, retour à l'observatoire pour s'attaquer à la Lune. Comme j'avais remarqué samedi dernier qu'elle se projetait très bien sur le bouchon du porte-oculaire, on a commencé par cette vision bizarre, puis ça nous a donné l'idée de la projeter vraiment sur un écran (une feuille de papier) d'abord avec un oculaire de 40mm puis une barlow. Façon originale de découvrir le limbre presque complet qui a l'avantage de ne pas mettre l'oeil à l'oculaire en face de ce "phare" sélène : éblouissement garanti !!!



Avec mon pov' filtre lunaire à 4 sous (car impossible de monter le filtre polarisant 2" sur le PO du SN10), elle devenait toute verdâtre mais au moins on pouvait supporter son éclat. Petit à petit, au fil des observations et de l'abandon des observateurs un par un, on est arrivé à un grossissement maximum (Pentax de 3.5mm soit environ 300x) permettant de "survoler" les cratères à demi-plongés dans l'obscurité du Terminateur. En effet, avec ce limbe presque complet, la zone intéressante est toute au bord, donc avec une vision "rasante" qui donne l'illusion d'un paysage vu de loin... En plus la libration (oscillation Est/Ouest du limbe due à la combinaison des mouvements de rotation et de révolution) était très forte, révélant à l'Est des zones qui sont souvent masquées hors de "l'horizon". Par exemple la région très tourmentée des cratères Demonax/Scott/Amundsen que l'on apercevait très bien au Sud-Est de Boussingaut (131km), représenté tout au bord du limbe dans la représentation "habituelle" de l'Atlas Gründ (p75). Heureusement qu'il y a des cartes supplémentaires pour les zones de libration pour essayer de s'y retrouver ! (p. 181 à 189)

Pour confirmer notre identification, Willy a même monté sa DMK pour pouvoir plus facilement comparer les cartes avec ce qu'on avait sur l'écran.



Bref, un vrai "festival", qui nous a retenu, Willy et moi jusqu'à presque 2h !

Quand je pense que je dis toujours que les périodes de Pleine Lune sont "pourries" pour l'observation et que la Lune, surtout pleine, n'a pas grand intérêt...