Un p'tit tour à Ténérife... et un peu d'astro ?

12-05-2014 à 19:03:40
?
Ces deux derniers samedis, j'ai manqué à l'appel de la réunion hebdo à La Rampinsole car à chaque fois j'étais sur les vols Bordeaux/Ténérife. Une destination choisie en raison de cette liaison directe, de son climat "printanier" toute l'année... et un peu aussi pour des raisons astro.

Reportage en photos ci-dessous, because le 1er message impossible à modifier en cas d'erreur...

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12-05-2014 à 19:57:45
Pour commencer, présentation de l'île sur cette maquette en relief :



Sur une carte elle a la silhouette d'un canard du bec nord-est (au fond sur la photo) à la queue ouest (hors champ à gauche). On voit surtout que c'est une île-volcan culminant à 3.718m au Teide (point culminant de l'Espagne) mais en réalité un volcan de près de 7.000m si on compte depuis le fond de l'océan. Le Teide n'est que le dernier "petit" cône poussé sur une caldéra historique énorme (plus de 45km de pourtour) à environ 2.200m d'altitude, un site propice à l'observation astro sur lequel un des 3 observatoires de Canaries a trouvé sa place.

Malgré l'arrivée tardive à Ténérife sud et un parcours de plus d'1h sur le seul autoroute de l'île, donc un coucher très tardif vers 1h (en local, soit 2h en France), je me trouve réveillé au petit jours (because décalage horaire) juste à temps pour quelques images du lever :



La présence de nuages sur la côte "nord" où se trouve notre hôtel est habituelle, l'air humide poussé par le vent dominant d'ouest étant bloqué par la montagne. On aperçoit quand même la pointe du Teide, visible d'un peu partout sur l'île (vue du balcon de notre chambre) :



En réalité, j'étais déjà levé beaucoup plus tôt dans la nuit, pour satisfaire un besoin naturel, et j'avais mis le nez sur le balcon pour voir l'état du ciel :



Comme prévu, la PL est abominable mais le Sagittaire est bien au rendez-vous (on aperçoit même un peu la Voie Lactée malgré la PL) beaucoup plus haut que chez nous (normal à 28° de latitude) et le Scorpion visible en entier. C'est un bon présage pour les observations depuis la caldéra... A l'aube on aperçoit aussi autre chose sur la crête :



C'est l'Observatoire dont je ne pensais pas qu'il serait visible depuis Puerto car il est sur la crête Est de la caldéra (mais un peu plus en altitude visiblement). Justement, j'ai prévu de commencer par un petit repérage des sites possibles pour la nuit et on monte dès le matin vers le Pic :



On voit que la végétation est très différente selon l'altitude, ce belvédère étant à niveau où il y a encore des forêts (notamment de pin). Il y a aussi de forte variation selon les versants nord (humide) et sud (sec). La caldéra elle-même est semi-désertique même si des touffes fleuries sont présentes presque partout. Voici les coupoles de l'Observatoire vues d'un peu plus près (pas très loin d'un site photo possible) :



Même à plus de 2.200m (voir panneau sur la photo précédente), le Teide reste impressionnant plus de 1.500m plus haut :



Notez le téléphérique qui permet d'atteindre (presque) le sommet (à 160m près). En prenant la route d'accès de l'Observatoire, je trouve un autre site intéressant pour des photos nocturnes avec le Teide et les coupoles en premier plan :



On reprend ensuite la route vers le nord, pour rejoindre la ville principale de l'île, Santa Cruz. Par endroit, les coulées donnent à voir une large palettes de couleurs :



Où prennent l'aspect d'une sorte de "grès" friable (pas rassurant de voir des petits morceaux glisser quand on est garé dessous !) et coloré. Je pense que les couches grises très compactes et au grain très fin sont le témoignage des épisodes les pus catastrophiques de l'histoire du volcan : des coulées pyroclastiques (ou "nuées ardentes").



Malgré le paysage parfois quasi-lunaire, des animaux vivent ici, notamment ces gros lézards sombres et colorés (ils sont nommés "lézards tizon") :



Près du centre des visiteurs du parc national, il y en a des quantités en train de se chamailler (au final, cela semble des combats prénuptiaux puisque nous avons assisté ensuite à un accouplement) et bizarrement en poussant des petits cris (un peu comme des souris). Autre curiosité de ces terres désolés, la "vipérine", grande (1.50-1.70m) plante en forme de cône et fleurissant en rouge vif (à gauche non fleurie) :



Autre aspect spectaculaire des coulées dans ce virage de la descente vers Santa Cruz :



Comme au Pic du Midi, on observe ici très régulièrement le phénomène de "mer de nuages" située à environ 1.000m d'altitude :



Sans le vouloir, on est tombé en pleine période de fêtes qui durent tout le "mois de mai" (ça va du 25 avril au 10 juin environ) et connaissent un paroxysme le week-end du 3-4 mais (juste à notre arrivée !). A Santa Cruz cela se traduit notamment par un concours de "croix fleuries" exposées tout le long d'une des principales avenues :



Dans le parc public voisin, ça ressemble plus à un "marché de Noël" avec tous ses petits stands identiques et bien rangés (il y a une allée des produits gastronomiques, une des produits artisanaux, et l'une des fleurs, celle de la photo) :



Un petit aperçu avec ce stand spécialisé dans les orchidées :



Juste à côté, une scène proposé des spectacles musicaux ou de danse qui laissent les statues du parc... de marbre :



Malgré la 1ère nuit un peu courte, je monte quand même en soirée vers la caldéra pour essayer de faire des photos avant que la Lune devienne de plus en plus gênante dans la semaine. Je choisis un site proche de l'Observatoire pour m'en faire un 1er plan. Je n'ai pas encore traité les "vraies brutes" (ça viendra dans la zone "astrophto") mais je vous mets un 1er aperçu à partir de JPEG unitaires légèrement reprises sous Photoshop. Avec le 20D, j'ai fait du "filé/time-lapse" fixe sur trépied avec ce champ par exemple (en bas à droite, la tête du Scorpion en train de se lever sur la crête) :



Petite idée de ce que ça pourra donner en version "filé" avec cet assemblage grossier (avec trace lumineuse des 2-3 voitures que j'ai vues redescendre vers Santa Cruz) :



Avec le 6D et ma petite monture de voyage SkyTracker, j'ai fait notamment du très grand champ (fisheye) avec par exemple le lever de la VL au-dessus des coupoles (et la PL affreuse tout autour, dont à gauche celle de Santa Cruz) :



Le lendemain matin un phénomène bien connu de ceux qui sont montés au T60 : la différence de pression entre le sommet (ici 2.200m) et le bas (ici 0m) vue par l'écrasement d'une bouteille utilisée en altitude sans avoir été ouverte dans la descente (à gauche, et son retour à la normale une fois ouverte à droite) :



A suivre... (quand j'aurai un peu de temps pour publier les images des autres jours)

13-05-2014 à 08:50:53
Comme vous l'avez peut-être deviné, la soirée astro du dimanche s'est finie en nuit blanche avec redescente sur la route sinueuse (pour ne pas dire périlleuse) au petit jour juste pour arriver au petit-déj. à l'hôtel. Malgré ça, j'ai embrayé directement sur une journée d'activités "normale" quoique "pépère" car sans quitter notre ville de résidence, Puerto de la Cruz, au départ un petit port de pêche de la côte nord avant l'explosion touristique des années 70. Un ancien site de baignade dans des "trous de lave" remplis au gré des marées (ce que j'ai déjà vu à Madère aussi) a été aménagé par l'artistique canarien Manrique et constitue maintenant une sorte de "parc" avec piscines d'eau de mer et différentes attractions, dont voici une vue partielle :



Au fond, vous pouvez voir les rouleaux pratiquement incessants (en face c'est Cuba et l'Amérique !) qui expliquent que les plages de sable/graviers volcanique noir soient quelque peu délaissées par les touristes au profit des piscines proposées par tous les hôtels. A certains endroits, ça a des petits airs de Miami :



Mais ailleurs, et surtout sur la côte Sud/Ouest, ce sont des "usines à touristes" qui ont poussées comme des champignons sur des terres arides délaissées par les activités traditionnelles. C'est du moins ce que j'avais vu sur Google Earth car on n'a pas eu l'occasion d'aller y voir de près. Sur les conseils d'un ami, Philippe (astronome amateur du Cerap), qui va à Ténérife très régulièrement, nous avions opté pour un hôtel du centre historique de Puerto peu pratique pour l'accès en voiture (car situé dans une zone piétonne) mais avec un style très canarien (grands balcons de bois) :



Construit en 1905 (pas sous cette forme), en même temps que son concurrent et voisin, il a contribué au lancement du tourisme sur ce site, surtout avec des clients étrangers (notamment allemands et anglais). L'agrandissement dans les années 60 a préservé le style traditionnel notamment à l'intérieur avec le patio ombragé typique des demeures coloniales (aujourd'hui couvert pour être utilisé comme salon-bar) :



L'hôtel (et notre balcon) donnant sur l'église (du XVIIème), petite visite pour constater que les statues sont ici richement vêtues (ce que j'avais déjà vu aussi au Chili) :



Les canariens sont encore très pratiquants et nous avons pu le constater à plusieurs reprises, même au sein de notre hôtel où les voyages en ascenseur sont placés sous la protection de la vierge noire dont une réplique est apposée dans la cabine en inox :



A 200m, le petit port de pêche, passage obligé de la plupart des visiteurs car doté d'une grande place permettant de parquer les trop nombreuses voitures par rapport aux places disponibles dans les rues de la ville :



Sur le quai, une statue grandeur nature rappelle cette activité qui sembles des plus réduites de nos jours :



Après une nuit réparatrice, nous nous lançons le mardi sur un périple plus consistant, en commençant par l'étape "plein d'essence" (je préfére ne pas me soucier du réservoir, surtout quand on part sur des routes peu fréquentées). Une surprise plutôt agréable au moment de passer à la caisse :



Explication : les iles Canaries bénéficient d'un statut particulier (zone franche) avec une taxation beaucoup plus faible pour de nombreux produits (voire pas de taxes du tout), dont le carburant (ici du SP95). De nombreux magasins jouent d'ailleurs cette carte "taxe free" auprès des visiteurs pour leur proposer des produits électroniques, bijou, alcools, tabac, etc... Côté photo, je n'ai rien trouvé de bien fantastique (sauf à acheter un appareil) car tous les accessoires (batteries, cartes mémoires, etc...) sont des "génériques" sous des marques inconnues... Revenons à la station-service qui propose aussi un produit typiquement canarien à différents degrés de maturité :



Après l'abandon de la culture de la canne à sucre (mais on y produit toujours du rhum à partir de cannes cubaines), et différentes cultures de substitution (dont la cochenille pour le colorant rouge), c'est maintenant les bananeraies qui couvrent une grande partie des terres de la côte nord chaude et humide. Pour les oranges, il n'y avait pas de poids indiqué mais je pense que c'étaient des filets de 10 kg !

Ce jour-là nous partons vers la pointe nord en passant par la capitale historique, La Laguna (car édifiée au bord d'un petit lac), où l'on trouve beaucoup de bâtiment anciens dont cette église du début XVIème (puis remaniée au XVIIème, dont la toiture et la tour), l’Iglesia de Nuestra Señora de la Concepción :



Outre la tombe du fondateur de la ville, on y trouve aussi un bel exemple de mobilier religieux canariens, un autel en argent ciselé :



De nombreuses maisons coloniales traditionnels peuvent se visiter, au moins leur patio (permettant de conserver à la fois la lumière et la fraîcheur). Voici un exemple avec le musée historique :



Petit "zoom" sur un détail :



Pas mal de plantes adaptées aux terrains arides arrivent à pousser sur presque rien et nous avons souvent constaté que les toits en porte souvent. Autre patio traditionnel avec balcon de bois, sans doute le plus beau que nous ayons vu :



Parmi les nombreux édifices religieux de la ville, j'ai été impressionné par les fresques de l'église de l'ancien couvent San Domingo :



J'ai choisi ce panneau avec un gros navire pour vous un détail de l'histoire de Ténérife : dans son 1er voyage vers l'Amérique (en fait Cuba), Christophe Colomb a fait escale en 1492 à Ténérife où il a eu l'occasion d'assister à une éruption volcanique. Pour finir, un "monument" qui n'a pas manqué d'attirer mon attention alors que j'allais quitter la ville :



Je n'ai malheureusement pas eu le temps de visiter ce Musée de la Science et du Cosmos (dont mes guides ne disaient rien) mais qui possède un petit planétarium (dôme de 6.5 m) selon la base de données mondiale de l'APLF. En poursuivant vers la pointe nord-est (montagne de l'Anaga), nous traversons une des plus grande partie boisée de l'île avec la forêt de la Mercedes :



Elle doit son existence au climat particulièrement humide de cette zone où les nuages sont presque toujours bloqués sur les crêtes et "coulent" lentement sur l'autre versant en se dissipant. Quand on arrive en hauteur, on se demande parfois si on est toujours sur la même île et si on n'aurait pas dû se couvrir un peu plus (parking du centre d'information sur les montagnes de l'Anaga) :



Et dès que l'on redescend vers la côte Est, le soleil réapparait :



Et c'est tant mieux quand on atteint la célèbre plage de la Teresitas :



Avez-vous remarqué ce qui cloche sur cette image ? Non ?!? La couleur du sable ! Nous sommes sur une île volcanique où toutes les plages sont grises/noires et celle-là est dorée... L'explication est toute simple : elle est artificielle, les canariens ayant importé 270.000 tonnes de sable depuis le Sahara pour la construire dans les années 70 !

Juste à côté, le village de San Andrès bien représentatif des constructions abruptes sur les anciennes coulées de lave (je suppose pour éviter les "canyons" sujets à de brusque montées d'eau mais en ce moment complétement secs) :



Après cette séquence "farniente", vus vous doutez qu'une autre soirée astro se prépare mais en raison de la Lune déjà bien présente le soir, elle ne démarrera qu'au milieu de nuit...

13-05-2014 à 13:15:04
Donc mercredi matin lever à 2h pour être à la caldéra après le coucher de Lune (vers 2h1/2 je crois). Embarquement avec Danielle que j'ai convaincue de m'accompagner admirer la Voie Lactée mais qui cache sa joie sur la photo :



Comme je voulais changer d'endroit mais avoir une belle vue sur la VL, j'ai évité le fond de la caldéra car environ 300m plus bas que la crête sud/est et j'ai opté pour un parking situé pratiquement au pied du cône du Teide, pas très loin du départ du téléphérique. Avec le 20D, j'ai pris une série façon "filé/time lapse" tourné vers le nord avec la Polaire dans le champ et la silhouette du Pic. Pas encore eu le temps de faire un assemblage mais voilà une pose unique (où j'ai un peu "dopé" le ciel étoilé sous Photoshop, on peut reconnaître la Couronne Boréale en haut à gauche) :



On voit bien les éclairages des pylônes du téléphérique (peut-être pour des raisons de sécurité aérienne ?) mais la silhouette du sommet est bizarre. On aura l'explication au lever du jour : il était entourée d'une collerette nuageuse. Avec le 6D sur monture, pointage au sud pour la Voie Lactée en train de monter dans le ciel, notamment le "bulbe" (pose unique légèrement améliorée sous Photoshop) :



Au petit matin, redescente vers la côte couverte par la mer de nuages :



Et un petit aperçu du Teide éclairé par le soleil levant (vers 7h1/2) :



Après une courte séquence "petit-dej", nous repartons le long de la côte nord en direction de la pointe nord-ouest de l'ïle, via le village d'Icod connu pour ses vins et son dragonnier réputé millénaire (ou plus que millénaire, il y a débat chez les experts) :



Un peu plus loin le port de Garachico qui était le plus important de l'île jusqu'à se qu'il soit complétement ravagé par une éruption en 1706 (aucun mort mais des dégâts matériels considérables), et on peut encore voir aujourd"hui la trace de la double coulée de lave qui l'a submergé :



Sur la droite, des "piscines" naturelles restées dans un état plus "brut" que celles de Puerto. Autre point de vue sur les coulées destructrices qui ont pourtant épargné le petit fort San Miguel (presque au centre de l'image) :



La pointe nord-ouest se termine par de hautes falaises au pied desquelles la route se prolonge jusqu'à un petit phare "du bout du monde", du moins en principe car actuellement ça le fait pas, comme l'indique de grand panneaux dans la plupart des langues parlée sur l'île (par les touristes) :



Les cultures au pied de ces falaises sont représentatives de la production principale de l'île, bananeraies à perte de vue :



Passage en hauteur pour rejoindre la côte Ouest, avec parfois des reliefs improbables comme ces glissements de terrain :



Sur la côte Ouest le site incontournable est celui du village de Masca, réputé ancien repaire de pirates, avec son impressionnant ravins descendant jusqu'à la mer (une randonnée périlleuse de 4h avec retour par bateau) :



Puis poursuite le long de la côte par des routes où on a l'impression d'avancer au ralenti, allez savoir pourquoi ?



Une fois contournée la partie inaccessible, on peut enfin apercevoir les fameuses falaises de "Los Gigantes" atteignant jusqu'à 600m au-dessus de l'Océan :



Depuis là, pour revenir à Puerto sans reprendre la même longue route sinueuse, il y deux options : l'autoroute côtière qui nous fait faire 3/4 du tour de l'île en environ 1h-1h1/4, ou retraverser la caldéra en 1h1/2-2h. Nous choisissons la voie haute ce qui nous donne l'occasion de voir les reliefs dans l'éclairage du soir, par exemple cette vue prise depuis la forêt de pins canariens avec au fond le "jeune" Teide" et devant lui l'ancien cratère "Pico Viejo" responsable des éruptions du XVIIIème siècle :



Dont les champs de lave récents sont la partie la plus "lunaire" de la caldéra (au fond le Teide, à droite les "Roques" que nous visiteront ultérieurement) :



Et toujours des couleurs marquées des différentes coulées (à droite la station basse du téléphériques et, en contre-bas de la route, quelques "vipérines") :



Après cette très longue journée (lever 2h), on oublie l'astro pour faire une "vraie" nuit, d'autant que le programme du lendemain est lourd avec la montée au sommet du Teide !

13-05-2014 à 13:58:26
Du moins, c'est ce qui était prévu mais la météo en a décidé autrement :



Vent de 90 km/h (au sommet), donc fonctionnement du téléphérique impossible, petit refrain connu aussi au Pic du Midi ! Du coup, étant déjà sur place, nous optons pour la visite du parc naturel, dont plusieurs sites méritent l'attention des touristes, comme les champs de lave du Pico Viejo :



Ou ces curieuse formations en "dunes" de graviers aux couleurs tirant presque sur le vert :



Ou les "Roques", rochers dressés au fond de la caldéra qui sont en fait des restes d'anciennes cheminées volcaniques après effondrement/érosion du cône formé autour d'elles. Le plus célèbre (il était représenté sur des billets de banque) est le Cinchado (rien ne donne l'échelle mais il fait une trentaine de m de haut) :



Lorsque les remontées magmatiques se frayaient un chemin dans des longues failles, elles ont produit des "murs" (c'est exactement leur aspect quand ils affleurent dans le paysages) plutôt plats mais qui sous certains angles peuvent prendre des formes disons... suggestives :



Un peu plus loin, des phénomènes hydrothermiques provoquent des dépôts minéraux de couleur plus ou moins "bleue" (c'est leur nom) :



Et les cols qui franchissent la crête Sud-Est de la caldéra m'évoquent des paysages de parc de l'Ouest américain :



Nous remontons ensuite par la voie autoroutière avec un petit arrêt à Candélaria, petite ville à 10km au sud de Santa Cruz, qui est un peu le "Fatima" des Canaries avec sa statue de vierge noire faisant l'objet d'un culte fervent, d'où l'importance de la basilique qui l'abrite (du moins une copie car l'originale a été emportée par un raz de marée en 1826) :



Vous remarquez peut-être les statues monumentales bordant la plage (avec des rouleaux impressionnants). Ce sont les 9 chefs Guanches, peuplade autochtone ayant résisté à l'envahisseur espagnol. En voici une de plus près :



Personnellement, pour des tribus originaires de Kabylie (comme cela semble maintenant établi), je trouve que leurs représentations artistiques (gravures, statues) sont excessivement aryennes, voire presque "viking". Vous avez peut-être remarqué que je me suis un peu amusé avec le croissant de lune bien visible dans le ciel...

Le retour sur la côte nord nous réserve une surprise avec un brusque ralentissement de la circulation à environ 60km/h pour cause de plongée dans la couche de nuages :



Avec cette météo qui me paraît incertaine et aussi la fatigue accumulée, je renonce à toute sortie astro ce jeudi soir.

13-05-2014 à 14:43:49
Vendredi, journée de rattrapage au Teide dont le téléphérique fonctionne de nouveau (nous avons pris la précaution de téléphoner depuis l'hôtel avant d'y monter) :



Il nous amène à 3.550m mais pour poursuivre le voyage jusqu'au sommet, il faut ensuite emprunter un sentier/escalier. Comme ça il ne paye pas de mine et les 160m restant à monter ne paraissent pas bien méchants mais il ne faut pas oublier que nous sommes à 3.600m d'altitude et que le manque d'oxygène s'y fait déjà péniblement sentir (c'est assez comparable au Pic du Midi, moins haut mais la latitude plus basse compense à peu près la différence) :



Tout en haut le "cratère" de quelques dizaines de mètres est assez décevant :



Et en plus, il nous envoie encore des fumeroles sulfureuses pour finir de nous asphyxier (il est conseillé de ne pas y rester plus de 10-15mn) :



Mais l'intérêt de ce site est le panorama à 360°, pour nous principalement sur la caldéra car un voile d'altitude nous empêche d'apercevoir les autres îles qui "normalement" se révèlent au regard, notamment les plus proches (La Gomera) ou les plus élevées (Grande Canarie et La Palma). Petite image de la redescente vers le téléphériques avec le sentier sinueux :



Depuis la cabine, toujours cette variété de couleurs des terrains :



En redescendant vers Puerto, la mer de nuages habituelle est doublée du voile d'altitude avec une ligne de ciel bleu coincée entre les deux :



Pas de zèle après cette ballade sportive et nous retournons simplement à l'hôtel pour un peu de "farniente" à la piscine. D'autant qu'il faut se préserver pour le soir où je veux exploiter la dernière nuit pour une petite sortie astro malgré la météo douteuse et la Lune très forte (75%).

Contrairement au mercredi matin, j'ai renoncé à toute observation de la Voie Lactée, puisque la Lune sera présente presque toute la nuit (coucher vers 4h1/2) et je compte au contraire sur la clarté lunaire pour révéler le paysage nocturne. Retour sur le site proche de l'Observatoire (voir plus haut) avec le panorama Teide/coupoles exploité en grand champ avec le 20D pour un "filé/time lapse" en grand champ. Voici une image isolée dans la série (un peu avant que la Lune n'entre dans le cadre) :



Points de repère : à droite Castor, Pollux et Jupiter et au centre... un reflet de la Lune dans l'objectif ! (et pas M27) Avec le 6D, je cadre plus serré pour un "time lapse" exploitant la demi-vitesse sidérale du SkyTracker pour faire entrer progressivement le Teide dans le champ. Une image vers la fin (quand Teide et coupoles sont bien visibles) :



Côté sud, une autre constellation posée sur la mer, dont j'ai pris cette petite image avant de remballer tout le matériel (vers 1h45) :



C'est la Grande Canarie, ou du moins sa partie supérieure émergeant de la mer de nuages.

Redescente à Puerto pour un coucher vers 3h1/2...

13-05-2014 à 15:30:00
Samedi, dernier jour du séjour puisque nous nous envolerons vers Bordeaux dans la soirée (vers 22h). Nous constatons que le vent croissant des derniers jours agite l'Océan très notablement et les baigneurs ont fait place à d'autres amateurs d'eau salée :



Depuis une semaine que nous sommes à Puerto, nous n'avons pas encore visité l'un de ses principaux site : son jardin botanique. En effet, les espagnols ont eu l'idée de regrouper en un même lieu des espèces provenant de toutes les zones équatoriales, et c'est cette ville qui a été choisie pour son climat propice à l'acclimatation d'une grande variété de végétaux provenant du monde entier. Fondé fin XVIIIème, il comprend donc des arbres impressionnants car bicentenaires comme celui-là (j'ai mis en vignette la petite fiche signalétique affichée dans le parc) :



A côté de ce beau spécimen de Ficus, j'ai voulu vous mettre un petit échantillon de fleurs exotiques comme cette espèce sud-américaine :



Ou cette australienne (rien ne donne l'échelle mais c'est à peu près la taille d'un ananas) :



Ensuite, on se dirige vers Santa Cruz où le nouvel auditorium construit au bout de la zone portuaire donne un petit air de Sydney au site :



La Place de l'Espagne, donne d'autres exemples d'architecture monumentale autour d'un grand bassin circulaire. A gauche le monument aux morts canariens pour l'Espagne, à droite le palais insulaire, siège de l'administration de la région :



Cela donne l'occasion de voir flotter le drapeau des Canaries à côté de celui de l'Espagne (ses couleurs reprennent celles des anciens drapeaux individuels des principales îles -La Palma et Grande Canarie- et le blason central figure les 7 îles de l'archipel) :



Ce bâtiment contient aussi le Musée historique avec une collection unique sur la civilisation guanche mais... fermé le samedi après-midi comme la plupart des administrations, sites et commerces !!!

Juste à côté le poumon économique de la ville avec le grand port en eaux profondes :



Faute de pouvoir visiter la pointe nord, toujours dans les nuages, nous retournons vers l'aéroport sud en quittant un moment l'autoroute pour une route en corniche en espérant visiter un site de pyramides à étages -mais malheureusement lui aussi fermé-, occasion de constater que dans cette zone Est, de nombreuses cultures en terrasses sont aujourd'hui laissées à l'abandon :



En conclusion, une île bien trop grande pour être visiter "à fond" en une semaine, une météo parfois déroutante avec laquelle il faut parfois composer, une grande variété de paysages et végétation, et une caldéra constituant un "spot" astro de qualité malgré toute la PL environnante... 4 raisons d'y retourner un de ces jours ?!?

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