Comme vous l'avez peut-être deviné, la soirée astro du dimanche s'est finie en nuit blanche avec redescente sur la route sinueuse (pour ne pas dire périlleuse) au petit jour juste pour arriver au petit-déj. à l'hôtel. Malgré ça, j'ai embrayé directement sur une journée d'activités "normale" quoique "pépère" car sans quitter notre ville de résidence, Puerto de la Cruz, au départ un petit port de pêche de la côte nord avant l'explosion touristique des années 70. Un ancien site de baignade dans des "trous de lave" remplis au gré des marées (ce que j'ai déjà vu à Madère aussi) a été aménagé par l'artistique canarien Manrique et constitue maintenant une sorte de "parc" avec piscines d'eau de mer et différentes attractions, dont voici une vue partielle :
Au fond, vous pouvez voir les rouleaux pratiquement incessants (en face c'est Cuba et l'Amérique !) qui expliquent que les plages de sable/graviers volcanique noir soient quelque peu délaissées par les touristes au profit des piscines proposées par tous les hôtels. A certains endroits, ça a des petits airs de Miami :
Mais ailleurs, et surtout sur la côte Sud/Ouest, ce sont des "usines à touristes" qui ont poussées comme des champignons sur des terres arides délaissées par les activités traditionnelles. C'est du moins ce que j'avais vu sur Google Earth car on n'a pas eu l'occasion d'aller y voir de près. Sur les conseils d'un ami, Philippe (astronome amateur du Cerap), qui va à Ténérife très régulièrement, nous avions opté pour un hôtel du centre historique de Puerto peu pratique pour l'accès en voiture (car situé dans une zone piétonne) mais avec un style très canarien (grands balcons de bois) :
Construit en 1905 (pas sous cette forme), en même temps que son concurrent et voisin, il a contribué au lancement du tourisme sur ce site, surtout avec des clients étrangers (notamment allemands et anglais). L'agrandissement dans les années 60 a préservé le style traditionnel notamment à l'intérieur avec le patio ombragé typique des demeures coloniales (aujourd'hui couvert pour être utilisé comme salon-bar) :
L'hôtel (et notre balcon) donnant sur l'église (du XVIIème), petite visite pour constater que les statues sont ici richement vêtues (ce que j'avais déjà vu aussi au Chili) :
Les canariens sont encore très pratiquants et nous avons pu le constater à plusieurs reprises, même au sein de notre hôtel où les voyages en ascenseur sont placés sous la protection de la vierge noire dont une réplique est apposée dans la cabine en inox :
A 200m, le petit port de pêche, passage obligé de la plupart des visiteurs car doté d'une grande place permettant de parquer les trop nombreuses voitures par rapport aux places disponibles dans les rues de la ville :
Sur le quai, une statue grandeur nature rappelle cette activité qui sembles des plus réduites de nos jours :
Après une nuit réparatrice, nous nous lançons le mardi sur un périple plus consistant, en commençant par l'étape "plein d'essence" (je préfére ne pas me soucier du réservoir, surtout quand on part sur des routes peu fréquentées). Une surprise plutôt agréable au moment de passer à la caisse :
Explication : les iles Canaries bénéficient d'un statut particulier (zone franche) avec une taxation beaucoup plus faible pour de nombreux produits (voire pas de taxes du tout), dont le carburant (ici du SP95). De nombreux magasins jouent d'ailleurs cette carte "taxe free" auprès des visiteurs pour leur proposer des produits électroniques, bijou, alcools, tabac, etc... Côté photo, je n'ai rien trouvé de bien fantastique (sauf à acheter un appareil) car tous les accessoires (batteries, cartes mémoires, etc...) sont des "génériques" sous des marques inconnues... Revenons à la station-service qui propose aussi un produit typiquement canarien à différents degrés de maturité :
Après l'abandon de la culture de la canne à sucre (mais on y produit toujours du rhum à partir de cannes cubaines), et différentes cultures de substitution (dont la cochenille pour le colorant rouge), c'est maintenant les bananeraies qui couvrent une grande partie des terres de la côte nord chaude et humide. Pour les oranges, il n'y avait pas de poids indiqué mais je pense que c'étaient des filets de 10 kg !
Ce jour-là nous partons vers la pointe nord en passant par la capitale historique, La Laguna (car édifiée au bord d'un petit lac), où l'on trouve beaucoup de bâtiment anciens dont cette église du début XVIème (puis remaniée au XVIIème, dont la toiture et la tour), l’Iglesia de Nuestra Señora de la Concepción :
Outre la tombe du fondateur de la ville, on y trouve aussi un bel exemple de mobilier religieux canariens, un autel en argent ciselé :
De nombreuses maisons coloniales traditionnels peuvent se visiter, au moins leur patio (permettant de conserver à la fois la lumière et la fraîcheur). Voici un exemple avec le musée historique :
Petit "zoom" sur un détail :
Pas mal de plantes adaptées aux terrains arides arrivent à pousser sur presque rien et nous avons souvent constaté que les toits en porte souvent. Autre patio traditionnel avec balcon de bois, sans doute le plus beau que nous ayons vu :
Parmi les nombreux édifices religieux de la ville, j'ai été impressionné par les fresques de l'église de l'ancien couvent San Domingo :
J'ai choisi ce panneau avec un gros navire pour vous un détail de l'histoire de Ténérife : dans son 1er voyage vers l'Amérique (en fait Cuba), Christophe Colomb a fait escale en 1492 à Ténérife où il a eu l'occasion d'assister à une éruption volcanique. Pour finir, un "monument" qui n'a pas manqué d'attirer mon attention alors que j'allais quitter la ville :
Je n'ai malheureusement pas eu le temps de visiter ce Musée de la Science et du Cosmos (dont mes guides ne disaient rien) mais qui possède un petit planétarium (dôme de 6.5 m) selon la base de données mondiale de l'APLF. En poursuivant vers la pointe nord-est (montagne de l'Anaga), nous traversons une des plus grande partie boisée de l'île avec la forêt de la Mercedes :
Elle doit son existence au climat particulièrement humide de cette zone où les nuages sont presque toujours bloqués sur les crêtes et "coulent" lentement sur l'autre versant en se dissipant. Quand on arrive en hauteur, on se demande parfois si on est toujours sur la même île et si on n'aurait pas dû se couvrir un peu plus (parking du centre d'information sur les montagnes de l'Anaga) :
Et dès que l'on redescend vers la côte Est, le soleil réapparait :
Et c'est tant mieux quand on atteint la célèbre plage de la Teresitas :
Avez-vous remarqué ce qui cloche sur cette image ? Non ?!? La couleur du sable ! Nous sommes sur une île volcanique où toutes les plages sont grises/noires et celle-là est dorée... L'explication est toute simple : elle est artificielle, les canariens ayant importé 270.000 tonnes de sable depuis le Sahara pour la construire dans les années 70 !
Juste à côté, le village de San Andrès bien représentatif des constructions abruptes sur les anciennes coulées de lave (je suppose pour éviter les "canyons" sujets à de brusque montées d'eau mais en ce moment complétement secs) :
Après cette séquence "farniente", vus vous doutez qu'une autre soirée astro se prépare mais en raison de la Lune déjà bien présente le soir, elle ne démarrera qu'au milieu de nuit...